Aleksei avait maintenant près de 8 mois et j’avais repris le garage comme il se doit afin de faire rentrer un maximum d’argent pour ma petite famille. Comme tous les matins, je m’étais levé avant tout le monde et préparé le petit-déjeuner pour Irina et les enfants. Pendant que je buvais mon café, Spencer descendit et s’installa pour déjeuner. Nous discutions un petit peu du lycée et je me rendais compte qu’il grandissait plus vite que je ne voulais l’admettre. Je finis mon café et pris la direction du garage. Il y avait beaucoup de paperasse que je devais faire, même si clairement je n’aimais pas ça. Parfois, on était obligé de faire ce qu’on aimait le moins n’est-ce pas ? Je fus accueilli par mon employé le plus fidèle, Timéo qui me paraissait un peu, comment dire, perturbé… « Bonjour Timéo… tout va pour le mieux, et toi ? Tu es sûr que tout va bien ? » Ce dernier restait planté devant la porte de mon bureau comme s’il ne voulait pas que j’entre. Pourtant, c’était bien l’endroit où j’avais décidé de me rendre, et même si mon employé ne voulait pas me laisser passer, je lui souris en disant « Tu permets que j’entre dans mon bureau ? J’ai pas mal de papier à gérer… » J’attendis qu’il s’enlève de devant la porte, ce qu’il fit contre son gré. En tout cas, c’est l’impression qu’il me donnait. Je le remerciai et entrais dans le bureau, lorsque mon oreille fut attiré par le bruit d’un bébé. Je regardais à tour de rôle le petit et Timéo et finit par demander « Timéo… qu’est-ce que c’est que ca ? Enfin, non je sais très bien que c’est un bébé, mais qu’est-ce qu’il fait là ? » Je le regardais un peu déconcerté. Je connaissais l’histoire de mon employé mais voir son petit Roméo installé dans mon bureau me déstabilisa un peu.

J’avais beaucoup de respect pour mon employé. Je savais que sa vie n’était pas toujours facile et devoir élever un enfant seul, c’était admirable. Je n’aurai jamais été capable de le faire. Quand j’arrivais, je remarquais très bien que quelque chose ne tournait pas rond avec Timéo ce matin. Il me semblait un peu tendu, inquiet. D’ailleurs, le fait qu’il m’empêche d’entrer dans mon bureau m’inquiétait un peu. Il finit par me dire qu’il était un peu fatigué mais que ca allait. « Tu sais, tu as la possibilité de prendre des jours de congé si tu en as besoin n’est-ce pas ? » Le bien-être de mes employés passait avant le reste. Je ne voulais pas qu’il se tue à la tâche et ne soit pas efficace au travail. Je haussais un sourcil quand il me dit qu’il voulait que je jette un œil à une voiture non loin de là. « Je fais les quelques papiers urgents et je viens voir ça avec toi après d’accord ? » J’avais vraiment la sensation que quelque chose ne tournait pas rond. Est-ce qu’il s’était pris un coup sur la tête avant de venir au travail ou même ici ? Il était vraiment dans un état second. Je compris rapidement en ouvrant la porte de mon bureau et voyant le fils de mon employé entrain de gazouillé dans son landau. Je demandais une explication à Timéo et il s’excusa, tout en m’expliquant sa situation. « La nounou qui plante au dernier moment, c’est vraiment pas cool… Tu aurais dû m’appeler et prendre ta journée tu sais ? » Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder ce petit garçon dans les bras de son père. Ca allait bien à Timéo ce rôle de protecteur pour un petit boutchou. « Tu crois vraiment qu’il va être bien dans mon bureau pendant que tu travailles sur les voitures ? Comme je t’ai dit, tu peux prendre ta journée si tu veux. Mais surtout, la prochaine fois, appelle moi et on s’arrangera. Je suis même sûr qu’Irina serait prête à te le garder si tu as besoin. Elle adore les enfants et vu qu’elle est à la maison avec Aleksei, ça lui ferait un petit copain. » Après tout, si nous pouvions aider Timéo pour qu’il puisse travailler quand même, je savais que cela ne dérangerait pas ma femme, au contraire.